C’était mieux avant !

Chroniqueur autrefois, l’auteur réalise un flash-back saisissant sur les années d’après-guerre 1940-1945, à Bayonne et au Boucau (1). L’alibi se prénomme Manex (prononcer Manech), décédé dans les années cinquante, qui revient sur terre « par décision exceptionnelle ». Cette énorme faveur du Très Haut se limite à une conversation avec son neveu Andoni, toujours vivant. Bayonne est sillonnée de long en large pour permettre à Manex de s’étonner, s’indigner, déplorer, fustiger ou regretter la disparition des personnages et commerces d’antan, de lieux familiers, traditions et manifestations populaires. Abordant le sujet des élections, il s’étonne qu’il n’y ait plus de bagarres entre les candidats comme du temps du colonel Thomaso et du docteur Henri Grenet, père de l’actuel maire de Bayonne. Et de jubiler à l’idée qu’Alliot-Marie, « fille de l’ancien arbitre », ait commandé « des galonnés remplis de sardines ! ». Et de s’attrister devant la disparition de l’auberge de jeunesse bayonnaise à Saint-Bernard, du camping et de l’hébergement social à Oraï-Bat, à Saint-Esprit. Un comble, alors que Biarritz, « ville des rois, reines et impératrices » a gardé le sien d’abri social ! Autre étonnement pour le fantôme bavard, on ne parle plus gascon à la mairie : « les vieux sont morts et les jeunes sont absents ». Toutes ces réflexions entrecoupées d’Allua ! vulgaire juron basque et de Hil de p… ! gascon. J’ai connu les lieux évoqués par Manex, l’époque sans télé, l’appartement chauffé par une simple cuisinière au bois, les chambres glaciales et la brique qui venait réchauffer les draps humides. J’ai aimé les fêtes traditionnelles, les dimanches de rugby à l’Aviron, les cinémas et les dancings de notre jeunesse insouciante. Le livre d’une mémoire nostalgique.
(1) « Cinquante ans après, du ciel, Manex descend sur Bayonne et Boucau » – Manuel Castiella – Éditions Atlantica – février 2008 – 19 €.

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